mardi 28 juillet 2009

BILLET d' HUMEUR

A propos de LA JEUNESSE

le livre vert de Monsieur Hirsch,

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Est-ce vraiment digne d’une société - qui se dit être « civilisée » et qui donne des leçons sur les Droits de l’homme – que de produire un ouvrage aussi conventionnel que peu créatif, censé apporter des réponses à la situation réellement CATASTROPHIQUE dans laquelle nous laissons actuellement s’enliser notre Jeunesse ?
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Colère,
et honte, honte vis-à-vis de nos enfants !

J’eusse aimé une analyse soignée et en labour très profond,
qui fouille avec ardeur à la racine des causes communes aux échecs scolaires, au désinvestissement massif, …. à la perte de foi des adultes …..

J’eusse aimé trouver des voies et des propositions audacieuses, innovantes et d’envergure,
qui portent Haut notre jeunesse !

Mais je ne trouve rien,
que la platitude d’un traitement de surface, qui redécline encore et toujours les mêmes mesures déjà usées tant elles sont ressorties de façon inadaptée.

Car d’analyse il n’y en a point.
Déjà en ce printemps le choc avait été brutal :

rappelez-vous, le HONTEUX Rapport Varinard !...
véritable « offense à l’humain et à sa chair »
cf. http://quelfuturpourlesjeunesdelinquants.fr/

ici, il ne sera question que d’un simple petit,
tout petit « cautère sur une jambe de bois »,
en tous les cas, promis à aucun lendemain.

Alors, de quoi s’agit-il donc en fait, que se passe-t-il ?

Analysons la situation présente à l’éclairage de ce que l’on peut appeler le lien au REEL, et à la déréalisation que produit l’usage intempestif et non réfléchi du numérique.
  1. Il apparaît dans ce livre que Martin Hirsch opère en ingénieur et s’appuie, pour construire son projet, sur de savants calculs statistiques de chiffres non moins obscurs. Or il fait une balance statistique avec des « chiffres jeunesse » remontant aux années 80 ou 90 : il ne s’est aucunement préoccupé de s’interroger sur la réalité psycho sociale des « profil jeune » référents : celui des années 80 et celui d’aujourd’hui. N’étant de toute évidence pas au fait de la réalité jeunesse actuelle, il n’a à aucun moment imaginé que les choses ont évolué à toute vitesse ces dix dernières années et que le profil psychologique des jeunes ne ressemble absolument pas à celui des années 80-90. Or, c’est précisément là que se trouve le nœud du problème. Qu’en concluons-nous ? Que Martin Hirsch est lui aussi personnellement victime du syndrome de déréalisation (il s’agit de faire dire n’importe quoi à des chiffres dont on ne sait rien ou pas grand chose), vent de folie dont souffre l’ensemble de notre société.
  2. Car chez les jeunes aussi, c’est le lien au REEL qui pose problème. Mais sous une forme bien différente car ils ont - eux - été plongés depuis leur naissance dans ce milieu du virtuel et de l’irréel. A cela s’ajoute le fait que « manque » et silence n’existant pas, surstimulés qu’ils sont en permanence, ils n’ont pu physiologiquement construire un monde intérieur, « leur propre monde », forgé de savoir faire adaptés à leurs besoins(1).. Car paradoxalement, de « manque » ils en souffrent, oh combien ! Mais c’est d’un manque de Parole et de limites. Ils sont donc, pour la plupart, perdus dans un monde étrange, étranger et sans limites, sans repères, sans lien. Leur problème est donc beaucoup plus profond car il faut bien comprendre qu’ils n’ont ainsi pratiquement pas (ou fort peu) accès au réel. D’où leur désappétence à s’investir, par manque à être. Et ce n’est évidemment pas en faisant des réaménagements de surface que le problème pourra être réglé.
  3. A cette faiblesse constitutionnelle de lien au réel qui est trouvée à des degrés divers chez la majorité des jeunes, s’ajoute le problème intrinsèque aujourd’hui à la plupart des emplois : pressions psychologiques, inintérêt et déshumanisation dans la conception des tâches, précarité du contrat, …. toutes choses qui font que l’employé devient, la plupart du temps, un pion à produire et que l’on peut éjecter à tout moment.
  4. A remarquer qu’il n’existe plus, dans cette problématique, de milieux sociaux qui soient « privilégiés » et d’autres « défavorisés », même si les choses ont souvent des conséquences moins gravissimes chez les premiers que chez les autres. Ce mal du siècle atteint en effet absolument toutes les couches de la population, et je pourrais en apporter de nombreux exemples.
Alors, de grâce, ouvrons les yeux et agissons !
Oui, les solutions existent :
il faut, pour cela, analyser convenablement le problème
et agir sans tarder, avec détermination !

(1) Henri Bergson in Le Rire ch. III et Matière et mémoire