mardi 23 septembre 2008

ECHEC SCOLAIRE un autre éclairage

UN TROUBLE DE CIVILISATION
Je voudrais livrer cette analyse personnelle et qui me paraît caractériser le plus grand nombre d’enfants en échec scolaire. Son principal avantage est qu’elle porte en soi le remède. Cela concerne
La conscience de leur corps et l’intégration de « savoir-faire »
Les enfants sont sur-stimulés depuis leur naissance. La conséquence en est qu’ils sont très éveillés, et ce, de façon très précoce. Mais rien ne s’imprime en mémoire et en langage car déjà d’autres stimulations surviennent et qui emportent le tout :
Une certaine digestion mentale et psychique ne se fait pas, ils sont « gavés ».
Subjugués par le virtuel, ils ne jouent plus et ne s’essayent plus à réaliser des objets.
Ils ne capitalisent donc ni savoir-faire ni savoir-être.
La conséquence la plus importante est que, de ce fait, ils ne construisent pas une conscience d’eux-mêmes, une représentation de soi. Or c'est précisément cette conscience de soi qui est à l'origine de la confiance en soi : de là leur mouvement perpétuel – hyper kinésie dit-on comme s’il s’agissait d’une maladie, mais qui en fait est une stimulation perpétuelle qui les rassure comme s’ils se pinçaient pour se prouver qu’ils existent.

Pas d’intériorité donc,
de cet espace intérieur qui est à la fois lieu et source de représentation, d’imagination et de réflexion.
Pas davantage, bien sûr, de conscience de l’autre qui se ferait en symétrie.

Une première conséquence directe est qu’ils ne peuvent s’orienter dans l’espace puisqu’ils n’ont pas acquis la permanence de leur corps comme référence. Or le corps est la première référence spatiale à laquelle on se réfère : « à droite, à gauche …, en haut…, devant … ».
Pour la même raison ils ne perçoivent pas le rythme, résultante des rythmes de la vie du corps. Il est à la base de la conscience et du langage.
Autres conséquences immédiates : un vocabulaire très pauvre, une articulation de la réflexion logico-déductive qui ne se met pas en place car ils ne fixent pas la mémoire de leurs vécus.

Que manque-t-il donc ?
La phase de PERCEPTION proprement dite, celle qui fait suite à la phase d'EVEIL et fait intervenir une représentation intérieure de la situation – image mentale - psychomotrice, visuelle, sonore, sensorielle ou émotionnelle – avec les mots qui traduisent en langage et fixe l’ensemble en mémoire. De là s’imprime un FILM-MEMOIRE, le film de sa propre vie et qui emmagasine le stock de ces savoir-faire ou de ces savoir-vivre les rendant disponibles à tout moment : de là, la CONFIANCE en SOI.

Le REMEDE ?
reprendre soigneusement en main une éducation à la conscience du corps en mouvement : rythmique de séquences gestuelles orientées dont on leur apprend à fixer la mémoire par la confection consciente d’images mentales.
Un deuxième temps sera de leur faire réaliser selon un plan donné des jouets techniques.
Un troisième temps sera de leur faire réaliser régulièrement et en petits groupes, des projets d’intérêt général.

Françoise C.

Bibliographie
« Matière et mémoire » Henri BERGSON 1896
« Le Moi-Peau » Didier ANZIEU 1985
« L’Image Inconsciente du corps » Françoise DOLTO 1984
« Intégration psychique du corps et troubles de la communication » Françoise CARETTE 2007

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